Intra Larue installe une œuvre à l’aide d’une poubelle municipale rue Dénoyez dans le quartier de Belleville.
Text by Meredith Shanoski
La street artiste française Intra Larue a commencé à faire des sculptures en plâtre de ses seins pour rire. Elle a un travail alimentaire et n’a pas encore parlé de passe temps à son père. C’est assez surprenant compte tenu des 450 seins peints qui ont lentement ajouté de la couleur au gris de Paris.
Elle s’est assise avec nous et a tiré une de ses sculptures de sein d’une chaussette avant de la placer sereinement sur la table entre nous. Ce fut difficile de ne pas rire, et elle avoue qu’une grande partie de son public a tendance à réagir de la même manière. Notre société a mis en lumière les seins de femmes d’une telle manière qu’en dehors d’un contexte sexuel, il est… quelque peu inconfortable, bizarre, tabou. Et pourtant, en tant qu’une part de l’anatomie féminine, il est tout à fait banal. Bien consciente des tabous, Intra Larue introduit dans la rue ses œuvres à la fois délicates, provocantes et progressistes.
Rue Dénoyez dans le 20ème arrondissement.
Le processus de création d’Intra Larue est une méditation sur la fragilité, la liberté et la couleur. Elle puise son inspiration dans son quotidien – d’anciens livres de typographie, de l’art nouveau et des ongles – mais elle se délecte plus à trouver les bons coins pour son travail, sur lequels elle garde un œil. Les boulevards et les murs bas sont exclus, alors elle grimpe – poubelles, poteaux, tuyaux échelles – elle fait tout pour permettre à ses sculptures d’être vues et qu’elles ne soient pas enlevées. L’emplacement est primordial, et c’est pour cela qu’elle évite les écoles et les édifices religieux.
L’artiste utilise une colle légère par anticipation quand elle suspecte que ses pièces devront peut-être être déplacées.
Un des seins d’Intra Larue in situ en haut du parc de Belleville.
Oberkampf dans le 11ème arrondissement de Paris : même petites, les sculptures apportent des couleurs inattendues aux coins de la ville terne.
Intra Larue a moulé ses premiers seins avec le plus fort et le plus durable des plâtres, mais après que la majorité de ses installations initiales aient été volées ou retirées, elle s’est tournée vers un plâtre plus délicat. Comme ils sont presque impossibles à voler sans les détruire, la fragilité de ses seins protège leur intégrité. En outre, l’artiste justifie son désintérêt pour les commissions ou les expositions en galerie, expliquant qu’une influence extérieure en ôte sa sincérité. « Pourquoi ne pas tirer profit de ses œuvres ? » , nous lui demandons, mais ni l’argent, ni aucune tentative de vol ne fera main basse sur ses seins insaisissables; c’est sa petite victoire.
Œuvre sur la place Maurice Chevalier dans le 20ème arrondissement.
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Pour vois son répertoire d’œuvres, allez voir le Flickr d’Intra Larue.
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